Nymphomaniac - Volume 2

Deuxième volet de la folle et poétique histoire du parcours d'une femme, de sa naissance jusqu'à l'âge de 50 ans, racontée par le personnage principal, Joe, qui s'est auto-diagnostiquée nymphomane. « Comme dans « Antichrist », qu'il prolonge systématiquement par des citations, le réalisateur démasque la vacuité sexuelle comme logique de différents systèmes sociaux : Lorsque la jeune Joe se fait dépuceler par un mécanicien pendant qu'il bricole sa Vespa, ou qu'elle fait la course avec son amie dans un train, von Trier révèle la sexualité d'aujourd'hui, telle qu'elle devient consommable par tous, comme un frottement mécanique des corps les uns contre les autres. Dans une autre scène, en revanche, il fait apparaître la porte coulissante automatique d'un grand magasin lorsque sa protagoniste parle de son vagin qui s'offre constamment à la vente. On pourrait difficilement être plus clair dans la démascation de la relation sexuelle entre l'homme et la femme comme modèle d'exploitation et de vidage capitaliste. [...] En dépit des lectures superficielles, Lars von Trier n'est en aucun cas un contempteur des femmes, les protagonistes se trouvent simplement dans ce qu'il considère comme une existence infernale, sans salut et nihiliste. Il est vrai que ses femmes ne gagnent pas toujours le combat éternel, mais elles quittent toujours la scène en héroïnes. [...] Celui qui s'aventure dans cette triste vision de l'âme découvrira certes un destin malade, mais sera récompensé par un art cinématographique porté par l'ingéniosité, la puissance des images et l'ambiguïté. Au-delà d'un regard sans complaisance sur l'orgueil, le grand maître danois du cinéma psychologique maîtrise comme peu d'autres la mise en évidence des montagnes de nos désirs et de nos espoirs ». (Björn Hayer, sur : nzz.ch) -------------------------- « Nymphomaniac 1 » : C'est indéniablement Lars von Trier, et c'est Lars von Trier à son meilleur. Un film soigneusement réalisé, beau comme une image, intelligent. Un homme et une femme qui se rencontrent pour la première fois, une excursion dans l'histoire de l'art et de la culture. Et un traité dialectique sur le fait que beaucoup - tout - n'est qu'une question de point de vue personnel. Tout commence par un écran sombre, une bande sonore comme on n'en avait peut-être plus vu depuis « Dancer in the Dark », avec une précision aussi frappante et un rythme aussi doux. [...] Ce ne sont pas les pratiques et les expériences sexuelles de plus en plus perverses de Joe [...], mais le fait qu'elle trahisse pour cela ses sentiments ainsi que son fils et son époux, qui font de « Nymphomanic - Part 2 » une expérience bouleversante : Joe est incontestablement une âme sœur de la mère dysfonctionnelle d'« Antichrist », protagoniste aux sentiments perturbés de « Melancholia » - et « Nymphomaniac » est ainsi la conclusion magistrale de la trilogie de von Trier sur la dépression ». (Irene Genhart, sur : filmdienst.de)